13 février 2010 à 0:00

 

 



Dans mon café préféré....

Un beau bordel,le confort et la chaleur du bois. Les odeurs de cacao, de café, de douceurs gourmandes. Beaucoup de monde avec leurs rires et leurs histoires. Leurs commandes, leur crème au coin de la bouche.

La porte s'ouvre sans cesse, on entend une guitare et la voix timide d'une femme qui fredonne. Son public écoute, bercé aux sucres et aux sons qui s'évaporent des gobelets chauds.

Peu à peu, les conversations reprennent. La cafetière reprend du service, les poufs léopards s'animent, portent les clients qui consomment, consumés par le bois.

La musique acoustique cesse. Les cris s'élèvent, le café va bon train.L'atmosphère s'apaise.

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Le café vit.


 

27 avril 2010 à 0:00

Il est tard, je ne dors pas

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Je pense à ce studio noir et froid. J'aime mettre la petite lumière de la grande lampe pour créer un peu d'intimité et de chaleur lorsque je me glisse sous la couette du lit clic-clac. J'y suis seule, j'y suis bien. Je n'y suis pas, je le laisse pour quelques jours et son confort me manque. Je crois encore entendre la pluie contre le Velux tandis que je m'endors peu à peu, enlacée à l'oreiller pensant qu'il s'agit de son torse. J'aime fumer devant la fenêtre, contre le radiateur et regarder la pluie, au son d'une chanson. J'aime la pluie, j'attends le soleil et il peut prendre son temps: l'été m'arrachera à cette vie qui pourtant me plait.

Il est tard, je pense au passé et à l'avenir. J'ai toujours eu peur de faire des choix. J'en ai fait énormément cette année; bon, ou mauvais. Je me suis laissée du temps, je me suis dissimulée dans l'ombre, bien au froid et à la réflexion. C'était une pause, loin, loin. J'ai besoin d'avancer à nouveau, je sais que ça n'a pas été vain mais que je n'ai pas trouvé de réel sens à vie là-bas. Je dois partir, revenir à la case départ, emprunter la grande porte qui m'effraie et qui mène à la lumière.

Mon bonheur ne tient peut-être qu'à ça.

 

1er mai 2010 à 0:00


 

Découvrez la playlist envozbaja2 avec Eric Elmosnino 

 

Je l'allume et respire.

Je rêve souvent de sa peau: cette surface lisse, douce, imprégnée de cette odeur enivrante, celle qui apaise et donne envie. Je l'embrasse, partout. J'explore le moindre recoin, j'épouse ses formes et les fais miennes, les rends à ma taille, lui donne un instant de bonheur au creux de mes reins. Cette chaleur, je manque d'air, j'inspire, j'expire, je transpire, je brûle tout contre lui.

Depuis quelques années c'est le même rituel, je les allume et les jette. Un par un, je les consomme et les délaisse, juste avant la ceinture. Ils ont ce goût désagréable qui nous reste, cette odeur qui m'écœure le plus. Je les choisis au hasard, les anime de mes doigts et les détruit de mes lèvres. J'aime ça, j'aime les posséder en silence. J'entends ma respiration, et lui qui s'embrase tandis que j'embrasse son corps. Aucun mot, de la pure consommation. Aucun n'est revenu, je me retrouve seule, avec leur odeur et mes regrets. Et je recommence à chaque fois.J'inspire, j'expire, ils brûlent de mon souffle. Ils n'ont pas de nom, il m'arrive même d'oublier cette instant intime. Il y en a trop eu, je ne les compte plus. Je garde pourtant leur emballage, jamais je ne les rhabille, je collectionne leur tenue, semblable à toutes les autres. Je fume. Beaucoup, parfois, à l'asphyxie. Le mégot est comme un homme, je le consomme et deviens accroc. La cigarette est comme lui, il se consume et me laisse son goût et ces cendres. Parce qu'il ne sera jamais à moi, en moi, je fume.

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31 mai 2010 à 22:13

Je présume que passer de soulier à coquelicot, c'est une évolution

On suit, on prend de la distance, on se perd, on est tout seul, on a peur, on jure, on pleure, on les retrouve, on leur gueule dessus, on repart, on les aime.

Quand j'étais petite, j'étais totalement terrorisée à l'idée que l'on m' emmène ailleurs qu'au point fixé. J'aimais être déterminée, qu'on me dise d'aller là point barre. Je me souviens avoir pleuré à chaudes larmes lorsqu'une dame de la maternelle m'a prise dans son groupe parce qu'elle m'avait trouvée intrigante et pleine de retenue. Où étais je? Qui étaient ces autres enfants? Où était ma maman? Je voulais rester à la place qu'on m'avait toujours donnée. Ma vie dictée du berceau à la tombe, je voulais vivre au chaud là où on avait couvé pour moi. Et puis petit à petit, j'ai sorti le bout du nez, j'ai senti cet air de liberté. Vaste, dangereux mais pleins de merveilles. Je suis sortie, j'avais besoin de marcher. Petite à grande, pas à voyages en train. J'ai découvert le monde de mes yeux, de mes mains, de mes lèvres, de mes pieds, de ma soif d'apprendre. J'ai pris à contre-sens du vent, je ne voulais plus m'enfermer dans le fatalisme, je voulais être quelqu'un qui n'était pas forcément reconnue pour sa retenue ou ses larmes. Légère, naïve, peut-être foutrement inconsciente, j'ai entrepris la découverte des autres avec, dans mes poches, de la sensibilité, une grande imagination et des choses à partager. J'ai reçu bien plus, je n'ai jamais oublié un visage de ces "gens éphémères", de passage de ma vie. Une minute ou un an, ils ont fait de moi un petit soulier trottinant sur des chemins limités. Plus grande encore, j'ai voulu voir plus. Destin ou hasard, (cela m'importe peu pour l'instant) la vie m'a donné ma chance en me donnant l'opportunité de réaliser un rêve géographique, certainement pas professionnel, certes. Je l'ai saisi, j'ai poussé toujours plus loin mes limites et ma vulnérabilité. Je ne connaissais personne en arrivant, à commencer par moi. Qui suis je? Qui sont tous ces gens que je ne connais ni de nom ni de ville? Qu'est ce que je fous avec eux? J'apprends à les connaître, à me découvrir, à me tester, à vivre seule au milieu de nulle familiarité, pas de nid fixe. Je suis devenue coquelicot, qui pousse là où les graines tombent au vent. Du vent les souliers pour mes semelles de plomb!


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2 juin 2010 à 0:00

Les mathématiques m'ont jamais plu....

Et cette année a été l'exception qui a confirmé la règle. Tandis que le peuple faisait des équations (ou inéquations?) Marion et moi parlions sérieusement. C'est ça la vie: des gens, des sentiments, des histoires et pas de chiffres, pas de signe, pas de problèmes! Tandis que je raconte mes mésaventures à ma camarade, le prof se faufile en catimini derrière nous. Et je le vois, le bigre de bougre! J'amortis la chute à coup de facteur X dont il se souviendra toute sa vie. C'est incohérent, ça donne un" et là je me fait harceler par.... -5x". On se marre, ça passe presque. Quelques jours plus tard on repère des poissons qui tournent sans but. Je dessers les cordons de ma bourse et en choisis un. C'est mon poisson. Mon -5x tout gentil, tout normal. Il choure la bouffe de l'autre aux gros yeux. J' l'aime bien, mon poisson. Né d'une histoire banale et oubliée, il meurt à la fin de Rosemary's Baby, chez Marion. On l'enterre demain. Putains d'équations, avez vous tué mon poisson en même temps que notre année scolaire?

"les poissons ne pleurent pas, ou alors ça ne se voit pas. peut-être nagent ils dans leurs larmes?

 

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C'est un chagrin qui a du charme"

 

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