5 février 2015 à 2:03

Je quittai le corps de G. pour celui de Pierre, ce dernier ne m'avait envoyé qu'un baiser très chaste sur le bord des lèvres là où le premier m'avait baisé sans remords. Je jurai à l'un que je choisissais l'amour stable avec un homme charmant en lui laissant tout de même la possibilité de m'écrire des sonnets lubriques. Quant à l'autre, je lui mentis en prétendant avoir fait mes adieux avec dignité et fermeté. Ils me crurent tout deux, j'avais presque la conscience tranquille.... Hier soir, Pierre me quitta. Je guette un signe, peu importe de qui il viendra.... mais aucun ne répondra à mes appels au secours de libertine peu repentie. Je suis seule ce soir mais, pour la première fois, ce n'est pas en toute liberté. J'aurais du choisir l'amant qui me traita de pute. C'est peut-être là ma place, pour l'instant.

S'il se suffisait de quatorze mauvais vers
Pour faire d'un lit froid un âtre bouillonnant,
Et d'entraver les rimes aux cons foisonnant.
J'irais, la cyprine luisant à mon revers.

S'ils sont alexandrins, ils serviront de serre,
Pour cultiver l'orgueil. Et quand, le glas sonnant,
Il te faudra t'enfuir, fuir de chez ton amant.
S'ils sont alexandrins, tu n'y pourras rien faire.

Car faire des sonnets est affaires de sot.
Tu t'en es trouvé un, et je te dis bravo.
Vous vous accorderez dans un grand bruit humide

Voilà ce qu'il advient de la cruche et du sot,
Car on ne peut que se noyer dans autant d'eau.
En amour les fleurs poussent dans la terre aride.

13 juin 2015 à 2:04

Liste des signes qui font penser que je passe à autre chose


Rire de mes névroses des prénoms et jarter ceux à qui cela déplaît
Ne plus avoir envie de mourir en voyant une photo de lui
Constater qu'on est vachement plus belle que sa copine
Trouver sa coiffure et ses chaussures ridicules
Se découvrir des talents bien cachés
Repenser à lui avec tendresse
penser pouvoir aimer encore
Avoir des projets dingues
M'être pardonnée moi
Avoir tiré du bon

Lui pardonner
Qu'ils rompent
Bilan à 2
Oublier
vivre

J'y suis presque... Ou je suis presque dans le presque.

26 août 2015 à 11:04

"J,

  Vu les difficultés et les obligations que vous avez dans le camp, je sais que tu manques de temps alors je préfère t'écrire, même si c'est sur une feuille impersonnelle.
  Je quitte V, c'est donc mon dernier camp et mes derniers jours ici. ça représente quatre camps sur cinq années, trois à tes côtés.

  Je pensais que ton départ à Berlin était définitif, après V en 2010; l'adieu se réitère ici, peut-être plus ironique encore.
  J'aurais pu attendre le dernier jour pour éviter le mélodrame mais je fête mes 25 ans en Décembre, je change et je crois que je suis trop âgée pour ces conneries. Ton indifférence trop prévisible y est aussi grandement pour quelque chose.

  Jamais tu n'as été aussi distant avec moi. Ai-je juste fait quelque chose de mal ?
  Cette distance tombe mal puisque j'ai après, à ton arrivée au camp, que tu partais vivre à Bruxelles.
  Je ne désire pas tomber dans ce jeu bien trop facile des hypothèses mais je me pose des questions: suis-je juste une vague connaissance pour qui une simple blague occasionnelle suffit ?
  Quel est ton problème ? Ou le mien ? Y en a-t-il seulement un ?
  Est-ce moi qui ai surestimé notre "amitié"?

  Tu as réapparu dans ma vie avec un mail et tes valises, es venu chez moi, as déjeuné avec ma soeur et a rencontré mes amis.
  Tu t'es implanté dans une ville qui étais mienne et passais sur ma rétine assez de fois pour que je prétende te connaître.

  Jamais, Ô grand jamais tu n'as été aussi loin qu'ici et maintenant, à 20 mètres !
  Peut-on accepter de faire ses adieux à un ami déjà parti sans raison visible alors qu'on fait son maximum ?
  Qu'est ce qui a changé ? Qui a changé ?
  Par exemple, tu m'as dis que j'étais vulgaire... C'est une des seules choses que tu as su me dire durant ce camp, les seules paroles qui me restent et qui me font mal dès que je te vois.

  à qui penses tu demander un service quand tu t'adresses à moi : une fille vulgaire ? Une logistique qui fait son premier camp ? Une idiote qui n'aurait jamais vu clair dans ce petit jeu ?

  Je ne suis pas vulgaire, J, je m'émancipe et suis fière de ce que je suis. J'EVOLUE. Moi aussi je rêve de stabilité et d'un confort sécurisant et je sais que j'y arriverai.
  Petit à petit, j'ai de moins en moins besoin de ton attention et j'apprends à me débrouiller sans ton "amitié".
  Je te dis tout ça parce que j'aimerais rompre le lien qu'on a eu.
  J'aurais juste voulu que cela se fasse avec une complicité qui a bel et bien existé. Voilà pourquoi je ne peux pas attendre le dernier jour : on ne mérite, ni l'un, ni l'autre, une fin si pitoyable.

  Je termine cette lettre avec toute ma sincérité : je suis heureuse que tu vives avec Elle que j'aime beaucoup. Vous méritez tellement ce bonheur ensemble et c'est tant pis si c'est impossible d'être une amie de votre couple.
  Bonne chance à Bruxelles, tu trouveras du travail. Ta vie d'homme commence et je ne me fais pas de soucis pour toi, pour vous.

  Prends bien soin de toi, j'en ferai de même."



... Mon coeur est libre"





31 décembre 2015 à 12:56




....J'ai 25ans




Yo llevo en el cuerpo un dolor
Que no me deja respirar
Llevo en el cuerpo una condena
Que siempre me echa a caminar



Et je commence à doubler ma dose de Diazepams



 

13 mars 2016 à 20:22

"Qu'est-ce que je vous sers ?
_ De l'air, pour respirer. Celui qui fait se sentir vivant, comme quand je passais le panneau "Sarlat".
_ L'air de Lille ne vous convient pas?
_ Je vis dans mon quartier préféré, je l'aime au point de tolérer les crottes de chiens devant ma porte.
_ Et je n'ai que ça en stock. Vous faudrait-il autre chose ?
_ Je veux le croiser à la gare. Le reconnaître de dos. Je pourrais lui effleurer les fesses, le retourner pour l'embrasser à pleine bouche et ainsi faire passer le goût de la trahison. Lui, voilà ce que je veux.
_ Dois-je rappeler à Mademoiselle qu'une autre p....
_ Non ! Non, merci. C'était bien assez affiché comme ça.
_ N'avez-vous pas regardé la carte ? Vous éviteriez de commander l'impossible.. et les mauvaises personnes.
_ C'est inutile, je la connais par coeur. Les fiches de révisions, les dossiers, les partiels, le stage, le rapport de stage, le travail, l'argent, les hommes qui ne demandent pas toujours avant de toucher, les erreurs, les souvenirs qui prennent bien trop de place.
_ Je peux vous suggérer les amis ? Les petites victoires quotidiennes quand vous prenez les choses en main ? Le rêve qui prend sens et qui, bientôt, prendra forme ? Il me semble que vous aviez bien apprécié, Vendredi dernier, le repas japonais, chez vous, avec vos amis de classe.
_ ... Vous avez raison, je vous remercie. Je vais simplement prendre du lait chaud avec du miel au coquelicot parce que j'ai mal à la gorge."

 

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