8 août 2013 à 22:29

Je t’ai survécu aux assonances, au cancer assassin et aux foulards qu’on serre si fort quand on en a trop dans la gorge.

    Tu sais, je suis toujours celle qui creuse la tombe du bonheur à coups de pelle: j'ai troqué ton âme contre un corps. Ce n'était pas désagréable, mais on s'ennuie quand c'est la détresse qui nous fait "jouir".

    Tu comprends, tu es toujours celui qui part loin, absent quand tu bois ton jus de carotte. Celui qui brillerai quoique tu fasses; tes mollets n'arrivent pas à la médiocrité de la cheville de mon vieil amant.

    Tu vois, j'ai beau cacher l'évidence avec de véhémentes maladresses, je retrouve chaque fois cette bêtise que je crois être le chemin du rapprochement, mais je bute et tombe sur ton regard fermé.

    Tu sens, ma nuque glacée? Je cherche de la chaleur dans l'alcool et la cerise. Tes pieds en l'air et nos têtes dans les étoiles, à des années lumières l'une de l'autre.

    Tu t'en souviens, des moments trop forts pour s'ancrer dans un présent concret? Je la vois, Elle, qui revient brasser de l'air sur une histoire qui n'a jamais commencé entre vous. Ton baiser l'a blessé, mais c'est moi qui ai pleuré le plus longtemps.

    Tu l'entends parfois, ton cri irréel dans ces escaliers? J' y cours parfois pour me heurter à ta porte, sans cesse vérouillée. J'ai lavé son sol de la mer de mes larmes et aujourd'hui, mes doigts saignent quand je gratte le bois, espérant que ton ombre vienne m'ouvrir. Mais tu es déjà parti.


Où es tu ce soir?

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cueillir un coquelicot









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