26 août 2015 à 11:04

"J,

  Vu les difficultés et les obligations que vous avez dans le camp, je sais que tu manques de temps alors je préfère t'écrire, même si c'est sur une feuille impersonnelle.
  Je quitte V, c'est donc mon dernier camp et mes derniers jours ici. ça représente quatre camps sur cinq années, trois à tes côtés.

  Je pensais que ton départ à Berlin était définitif, après V en 2010; l'adieu se réitère ici, peut-être plus ironique encore.
  J'aurais pu attendre le dernier jour pour éviter le mélodrame mais je fête mes 25 ans en Décembre, je change et je crois que je suis trop âgée pour ces conneries. Ton indifférence trop prévisible y est aussi grandement pour quelque chose.

  Jamais tu n'as été aussi distant avec moi. Ai-je juste fait quelque chose de mal ?
  Cette distance tombe mal puisque j'ai après, à ton arrivée au camp, que tu partais vivre à Bruxelles.
  Je ne désire pas tomber dans ce jeu bien trop facile des hypothèses mais je me pose des questions: suis-je juste une vague connaissance pour qui une simple blague occasionnelle suffit ?
  Quel est ton problème ? Ou le mien ? Y en a-t-il seulement un ?
  Est-ce moi qui ai surestimé notre "amitié"?

  Tu as réapparu dans ma vie avec un mail et tes valises, es venu chez moi, as déjeuné avec ma soeur et a rencontré mes amis.
  Tu t'es implanté dans une ville qui étais mienne et passais sur ma rétine assez de fois pour que je prétende te connaître.

  Jamais, Ô grand jamais tu n'as été aussi loin qu'ici et maintenant, à 20 mètres !
  Peut-on accepter de faire ses adieux à un ami déjà parti sans raison visible alors qu'on fait son maximum ?
  Qu'est ce qui a changé ? Qui a changé ?
  Par exemple, tu m'as dis que j'étais vulgaire... C'est une des seules choses que tu as su me dire durant ce camp, les seules paroles qui me restent et qui me font mal dès que je te vois.

  à qui penses tu demander un service quand tu t'adresses à moi : une fille vulgaire ? Une logistique qui fait son premier camp ? Une idiote qui n'aurait jamais vu clair dans ce petit jeu ?

  Je ne suis pas vulgaire, J, je m'émancipe et suis fière de ce que je suis. J'EVOLUE. Moi aussi je rêve de stabilité et d'un confort sécurisant et je sais que j'y arriverai.
  Petit à petit, j'ai de moins en moins besoin de ton attention et j'apprends à me débrouiller sans ton "amitié".
  Je te dis tout ça parce que j'aimerais rompre le lien qu'on a eu.
  J'aurais juste voulu que cela se fasse avec une complicité qui a bel et bien existé. Voilà pourquoi je ne peux pas attendre le dernier jour : on ne mérite, ni l'un, ni l'autre, une fin si pitoyable.

  Je termine cette lettre avec toute ma sincérité : je suis heureuse que tu vives avec Elle que j'aime beaucoup. Vous méritez tellement ce bonheur ensemble et c'est tant pis si c'est impossible d'être une amie de votre couple.
  Bonne chance à Bruxelles, tu trouveras du travail. Ta vie d'homme commence et je ne me fais pas de soucis pour toi, pour vous.

  Prends bien soin de toi, j'en ferai de même."



... Mon coeur est libre"





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