12 septembre 2010 à 20:00



J'aimerais que ce dernier article qui conclut la page, les vacances d'été et mon année scolaire soit comme la dernière chanson d'un concert, celle que l'on attend parce que c'est la meilleure mais également celle que l'on redoute: on a peur de partir. On sait qu'il faudra quitter les lieux et que ce qui nous a animé l'espace de quelques heures s'éteindra.

   Il a fait étrangement soleil, je n'ai plus l'habitude depuis que j'ai quitté S et les gens que j'aime. Je savoure cette dernière soirée, bercée par  des souvenirs qui s'éloignent de plus en plus, heureusement enfermés dans un journal achevé. Douce tristesse, mélancolie et regrets. La veille d'une rentrée pour un avenir incertain, je me souviens. J'estime que je n'ai pas à me plaindre, j'ai connu le bonheur le temps de quelques mois. Un quotidien qui a donné un vrai sens à ma vie: j'ai atteins un objectif et j'ai conservé cette passion jusqu'au bout. Il n'y a pas que cette ville qui m'a rendu heureuse, ces seize individus ont marqué mon existence à tout jamais. Il m'est difficile de parler du passé dans un style au présent; je préfère le passé simple et composé, même si cela rend la chose officielle, fatale. Je me répète souvent tout bas "c'est finit, c'est terminé. Je vois les couleurs froides, ternes, le temps long, rapide, qui s'enchaîne aux maillons des évènements. L'université sera une continuité dans l'erreur. Oh, je ne doute pas d'une nouvelle liberté, de moins de galères, d'énormément d'avantages mais ce ne sera pas le bonheur que j'ai goûté. Il sera plus.... fade, terne, trop différent. Je m'engage sur un autre chemin, une nouvelle vie; j'avoue avoir peur, pour l'instant. Mais ça me va, comme ça. J'accepte mes échecs, j'ai fait mon deuil, j'affirme détester d'avance la fac, je partage mes peurs et mes doutes. J'assume, et ça prouve que je grandis, je me rends. Je veux finir sur une note douce, un acoustique, une vague guidée par la brise, une cendre remuée sous la braise. Un songe du temps qui fut. Plus que quelques heures, mais je sais que tout est terminé. "Aller de l'avant", renoncer à, se changer les idées, passer à d'autres choses, retenir des leçons. Oui, oui oui. Or je n'oublierai pas, je me condamne aux souvenirs, aux remords, au manque. Je vis mes dernières heures perdues avant de me perdre définitivement.


En haut d'une falaise, la terre dépose les armes
Et notre ballade s'achève devant le royaume des vagues
Entre l'écho d'hier
Et les bribes de demain
La chanson de la mer
Et c'est l'heure d'être bien.
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cueillir un coquelicot









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