Alice n'a jamais eu l'âge de boire du muscat....
Il était livreur de pizza et croyez le, c'était pas par envie mais les yeux d' Elisa ça aurait été pour toute sa vie. Il ne voyait qu'elle,elle constituait à elle seule son monde; Olivier Volovitch le savait,il devait discerner rêve et réalité et c'est pourquoi il ne voulait rien tenter.
Alice ne voulait pas savoir si cette histoire avait viré comme la sienne: au fond d'un mouchoir plein de morve et d'amertume. Ainsi, elle jugea plus raisonnable de laisser cette chanson tourner et retourner sur ces faits sans en raconter la fin.
Elle aimait Volo et le muscat; aimer volo n'est pas une tare mais le muscat, c'est une autre chose. Elle en avait vu de toutes les couleurs;en jaune, en blanc. 3 verres ou 4. L'équivalent de la bouteille et elle voyait la vie en fragments. Un soir d'été, elle pensait qu'une transe lui ferait tout comprendre. Il c'était avéré que ça n'avait pas été le cas.
La musique est toujours trop forte dans ses oreilles, je présume qu'elle n'entend plus grand chose avec ces parasites auditifs qui la tiraillent et qui lui font faire n'importe quoi; qui la font devenir ce qu'elle n'est pas.
Qui est elle? Cette pute à collants sur le trottoir trop froid?
"ça fait mal!" affirme-t-elle à la main sur son ventre.
"où ça?" on lui répond.
"Entre le cœur et le nombril. Plus bas, aussi."
ça tourne!
Mon dieu que ça tourne, le manège est aux couleurs de l'avant; l'avant quoi?
Elle ne sait pas, elle ferme les yeux et continue à boire; son coeur se soulève, elle a envie de vomir.
Elle n'a jamais aimé la fin des chansons; elle veut une continuité, elle veut que ça recommence, encore et encore.
Alice n'a jamais eu l'âge de boire du muscat, et ça se voit.